Devoir de mémoire – biographie de Raphaël MICHILS

Fiche d’identité

Naissance : 27 septembre 1892, Saint-Étienne-du-Rouvray.
Décès : 18 juillet 1916 (23 ans), Marcelcave-lès-Buttes (80).
Profession : peintre en bâtiment.
Grade : soldat, 164e Régiment d’Infanterie, classe 1912.
Campagne contre l’Allemagne : 2 août 1914 au 18 juillet 1916 (1 an et 11 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Raphaël Michils mesurait 1m68. Il avait les cheveux châtains et des yeux marron clair.
Il avait le niveau d’instruction 2 donc il savait lire et écrire.
Il était célibataire et habitait, avec son père et ses sœurs, rue de l’Industrie prolongée, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Raphaël Augustin Michils naît le 27 septembre 1892 à Saint-Étienne-du-Rouvray (76). Son père, un immigré belge peintre en bâtiment, et sa mère, couturière, se marient quatre mois après sa naissance. Il est l’aîné de la fratrie et grandit auprès de ses deux sœurs cadettes. La famille perd deux enfants en 1895 et 1896, tous deux âgés de moins d’une semaine. En 1913, Raphaël Michils se présente aux bureaux de l’Armée pour réaliser son service militaire obligatoire : il est alors âgé de 21 ans. Les archives
nous apprennent qu’il a perdu sa mère et qu’il exerce désormais le métier de peintre en bâtiment, comme son père.

En août 1914, la guerre éclate. Raphaël Michils, déjà mobilisé pour son service militaire, évolue au sein du 164e R.I. (Régiment d’Infanterie), qui a la garde de la forteresse de Verdun (55). Le régiment demeure essentiellement dans cette zone pendant les premières années de la guerre.

En septembre 1914, il prend part à la bataille de la Marne, qui se solde par la première victoire de l’Armée française. Jusqu’au début de l’année 1916, Raphaël Michils et ses camarades combattent au sud-est de Verdun, dans la Meuse, et y mènent également des travaux de défense. Lorsque la célèbre bataille de Verdun éclate, le 21 février 1916, le 164e R.I. est déjà sur place. Les premiers jours sont d’une rare violence. L’Historique régimentaire décrit l’intensité des bombardements. Le 1er bataillon du régiment est anéanti. Le 2e bataillon, auquel appartient Raphaël Michils, réussit, lui, à contenir l’ennemi, au prix d’efforts surhumains et de pertes importantes. Les archives racontent ainsi que « 120 hommes demeurent à peine ; ils n’ont presque rien mangé depuis six jours, et ne disposent plus que de quelques cartouches » (page 10 de l’Historique du 164e R.I.). Pourtant, ils réussissent à repousser les troupes allemandes jusqu’à l’arrivée des renforts français. Pour cela, le 164e R.I. sera cité à l’ordre de l’Armée.

En juillet 1916, Raphaël Michils et son régiment remontent vers la Somme. Depuis une semaine, déjà, la bataille la plus meurtrière du conflit fait rage. Le 2e bataillon est envoyé tenir les tranchées de première ligne, à peine creusées, et subit de terribles bombardements le 8 juillet. Les pertes sont tellement importantes que le commandant fait relever les hommes. Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une attaque surprise reprend une partie du village de Biaches (80), que le régiment devait tenir. Le jour suivant, 17 juillet, Raphaël Michils est blessé par un éclat d’obus, au bras gauche et à la poitrine. Il est évacué vers l’hôpital 8/13, situé à Marcelcave-lès-Buttes, à une trentaine de kilomètres à l’ouest. Il y décède le lendemain, à 23 ans.

Citation à l’Ordre du régiment, 22 juillet 1916 : « A toujours montré une belle attitude au feu, blessé très grièvement à son poste de combat le 17 juillet 1916 ».


Sources : fiche matricule, fiche MdH, actes de naissance et de décès, état civil de Saint-Étienne-du-Rouvray, Livre d’Or de Saint-Étienne-du-Rouvray, J.M.O et Historique régimentaire du 164e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Léane CŒUR D’ACIER, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.